L'actualité donne raison à la prophétie. Et, quand je parle de chose prédite, je ne prétends pas avoir une intention mystico-religieuse. Je tente de présenter ce qui a toujours été mon objectif d'artiste engagé dans son temps ; pouvoir prophétiser : c'est-à-dire, révéler des vérités cachées !
L'Aleijadinho sculpta des Prophètes dans la pierre à Congonhas do Campo dans le Minas Gerais (Brésil). Ces Prophètes représentent les porte-parole des peuples de l'Antiquité : de Chaldée, de Mésopotamie, de Babylone (curieusement, toutes dans l'actuel Irak !). Ils sont des personnages du Moyen-Orient, certains d'entre eux d'Israël et de Palestine.
La Seconde Guerre du Golfe Persique, avec sa charge effrénée de violences, nous amène directement à la terre des Prophètes de l'Ancien Testament, Livre Source commun aux trois Religions Monothéistes, d'hier et d'aujourd'hui !
Dans ce Remake / Recréation de multiples nuances, je propose une renaissance des Prophètes de l'Aleijadinho, presque un Dessin - Animé de fin du XXème Siècle. Porte-parole qui se meuvent en criant … , en silence. Une protestation intemporelle !
Les erreurs et les cris nous semblent les mêmes et semblent avoir le même écho, à la manière des deux millénaires d'intolérance, tant avec l'esclavage, qu'avec la Conjuration réprimée au Minas Gerais à l'époque de l'Aleijadinho de Ouro Preto des Mines Générales du Siècle d'Or !
Avec ce mural des Prophètes - Enragés, j'ai voulu exprimer tant de douleurs, tant de vérités cachées, car l'artiste transcende et exorcise ses frustrations personnelles et collectives dans la création. Avec son arrière plan noir, soutenant les Prophètes - Manifestants, le panneau chante les prémices des interrogations sur " l'Or noir " jaillissant du sol déchiqueté du Moyen-Orient, aujourd'hui, au XXIème Siècle.
La Terre devrait être un grand et unique terroir, où germerait un maximum d'harmonie. Dommage ! Nous fûmes attristés de voir les attentats de Manhattan et nous fûmes également attristés de voir cette forme de revanche: le grand incendie de Bagdad.

Sérgio Bello (1er Avril 2003.)